Dieu n'est Connu qu'à travers Lui-même : Première partie, Introduction et traduction complète du chapitre

 Dieu n'est Connu qu'à travers Lui-même

Introduction, commentaire et traduction du chapitre 41 du Kitâb al-Tawhîd de shaykh al-Saduq (m. 380/991) intitulé « Il [Dieu], l'Exalté Majestueux, n'est pas connu sauf par Lui-même »

Première partie,
Introduction et traduction complète

بسم الله الرحمٰن الرحيم
اللهمّ صلّ على محمّد وآل محمّد
السلام عليكم والإكرام وجنة المقام

Avant-propos et présentation de l'ouvrage :

Cette série consistera en une introduction, traduction complète et commentaire du chapitre 41 du célèbre Kitâb al-Tawhîd (« Le Livre de l'Unicité ») du grand muhaddith et juriste-théologien shaykh al-Sadûq (m. 381/991), que Dieu lui fasse Miséricorde. Nous avons jugé préférable de faire une série d'articles par soucis de lisibilité. La première partie concerne l'introduction et la traduction complète du chapitre. Les articles suivants consisteront en le commentaire des dix ahadîth traduits ici.

Le Kitâb al-Tawhîd de shaykh al-Sadûq (m. 381) 

Le Kitâb al-Tawhîd de Sadûq est l'un des ouvrages canoniques du Shi'îsme duodécimain, au sujet duquel de nombreux commentaires de diverses natures furent rédigés. Cette tradition de commentaire débute par al-Sadûq lui-même qui accompagne régulièrement ses chapitres de notes explicatives. Cependant, ses interprétations peuvent parfois paraître troublantes, voir notamment sa note à la fin du chapitre 30 « Qu'est-ce que le Coran » (al-Qur'ân mâ huwa ?), en contradiction directe avec le sens des textes qu'il rapporte, et notamment avec celle de la lettre de l'Imâm al-Ridâ, sur lui la paix, invitant ses shi'îtes à ne pas se prononcer et à s'abstenir de ce débat autour de la création et de l'incréation du Coran dans le contexte des fortes rivalités entre proto-sunnites ash'arîtes, hanbalites et mu'tazilîtes.

Ces interpolations contradictoires avec le sens apparent et implicite du texte s'expliquent-elles, au vu de la qualification d'al-Sadûq toutes choses égales par ailleurs, par une intention de préserver les sources shi'îtes en leur donnant une interprétation exotérique conforme à la doxa de l'Islâm majoritaire qui puisse les faire accepter comme canoniques ?

 

Le livre se présente en tout cas sous la forme de paroles éloquentes  attribuées au Prophète, aux douze Imâms du Sh'îsme, que la paix de Dieu soit sur eux, et à un certain nombre de proches ou d'illustres shi'îtes, embrassant une variété de sujets liés à la connaissance de Dieu. Parmi ces sujets, quatre en particulier semblent omniprésents : l'Unité et l'Unicité de Dieu, la négation apophatique des attributs et la restriction de leur signification positive dans le signifié (ma'anî) de Dieu par excellence qu'est l'Insân al-Kamil, l'Humain Parfait, dont l'image dans ces narrations n'est autre que l'Imâm lui-même.

L'Humain Parfait est en effet dans le shi'îsme comme dans le soufisme – pour les uns sous la forme de l'Imâm, et pour les autres sous la forme du shaykh – la forme par excellence d'apparaître de Dieu. Celle dans laquelle toutes les autres choses concevables sont dénombrées et incluses. Dieu, Exalté dans ce qu'Il dit, dit :

إِنَّا نَحْنُ نُحْىِ ٱلْمَوْتَىٰ وَنَكْتُبُ مَا قَدَّمُوا۟ وَءَاثَـٰرَهُمْ ۚ وَكُلَّ شَىْءٍ أَحْصَيْنَـٰهُ فِىٓ إِمَامٍ مُّبِينٍ
« C'est Nous qui rendons la vie aux morts et prenons notes de leurs avenirs et des traces qu'ils ont laissé ; Et toute chose est dénombrée dans un Imâm évident» Yâ-Sîn, 12

Selon Ibn Abbâs, le Commandeur des Croyants Alî a dit "Par Allah ! Je suis l'Imâm évident, je rends évident le Réel [le distinguant] du faux, c'est de cela dont j'ai hérité du Messager de Dieu !" (Alî fils d'Ibrahîm al-Qummî, Tafsîr, vol. 2, p. 212)

D'autres chapitres traitent par exemple de l'éternel débat entre déterminisme et libre-arbitre et d'autres sujets philosophiques, métaphysiques et théosophiques, jusqu'à la signification ésotérique des vingt-huit lettres composant l'alphabet arabe, et des vingt-deux lettres communes aux alphabets sémitiques arabes, hébreux, syriaques etc. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain article si Dieu nous le permet.


Mise en contexte historique et authenticité :

D'un point de vue historique, ce texte présente l'intérêt de remonter à une époque fort proche des Imâms, sur eux la paix, eux-mêmes. Ainsi, quand bien même la méthode critique moderne ou bien celle, plus traditionnelle, de la « science » canonique du rijâl, nous feraient remettre en question leur authenticité, gardons à l'esprit que toute tradition porte en soi une signification. Dieu, l'Exalté dans ce qu'Il dit, a dit :

وَإِذَا تُتْلَىٰ عَلَيْهِمْ ءَايَـٰتُنَا قَالُوا۟ قَدْ سَمِعْنَا لَوْ نَشَآءُ لَقُلْنَا مِثْلَ هَـٰذَآ ۙ إِنْ هَـٰذَآ إِلَّآ أَسَـٰطِيرُ ٱلْأَوَّلِينَ
« Et lorsque Nos versets leur sont récités, ils disent: Nous avons écouté, certes! Si nous voulions, nous dirions pareil à cela, ce ne sont que des légendes d’anciens.» al-Anfal, 31

وَإِذَا قِيلَ لَهُمْ آمِنُوا كَمَا آمَنَ النَّاسُ قَالُوا أَنُؤْمِنُ كَمَا آمَنَ السُّفَهَاءُ أَلَا إِنَّهُمْ هُمُ السُّفَهَاءُ وَلَكِن لَّا يَعْلَمُونَ
« Et quand on leur dit: «Croyez comme les gens ont cru» ;
 Ils disent: «Croirons-nous comme ont cru les faibles d'esprit?» Certes, ce sont eux les véritables faibles d'esprit, mais ils ne le savent pas. » al-Baqarâh, 13

Trop souvent la méthode historique nous a fait négliger comment pouvait se déployer la phénoménologie du fait religieux, dans la mentalité des peuples étudiant et pratiquant telle ou telle tradition. Méprisant tout ce qui, selon les prétentions exagérées de certains – ou par agnosticisme, ou par sectarisme et fanatisme religieux –, ne relèverait que de la « superstition », elle s'est enorgueillie de sa propre ignorance au point de mépriser ses ancêtres et de priver ses descendants de ce qui fut pourtant l'héritage de chaque Prophète et de chaque Imâm : la foi en Dieu, le bon comportement, la décence humaine, la science.


Quant à la dite science du rijâl, pourquoi lui ferions-nous confiance ? Alors qu'elle fut empruntée à l'Islâm majoritaire après l'occultation seulement ? Avant que les premiers auteurs de rijâl shi'îte comme Ibn al-Ghada'irî ou al-Najashî n'établissent leur jahr wa l-ta'dil (excommuniant parfois, et censurant, réduisant par conséquent au silence parmi  les plus éminents compagnons des Imâms, tels Jabir fils de Yazid al-Ju'fî, al-Mufaddal fils de Omar al-Ju'fî, et d'autres, que Dieu les Agrée), où était la dite science rijâl ?

L'un des versets utilisés pour justifier cette suspicion à l'égard des narrateurs et l'établissement de véritables listes de comptes rendus de moralité des uns et des autres est le suivant, Dieu, Exalté dans ce qu'Il dit, dit :

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوٓا۟ إِن جَآءَكُمْ فَاسِقٌۢ بِنَبَإٍ فَتَبَيَّنُوٓا۟ أَن تُصِيبُوا۟ قَوْمًۢا بِجَهَٰلَةٍ فَتُصْبِحُوا۟ عَلَىٰ مَا فَعَلْتُمْ نَٰدِمِينَ
« Ô vous qui avez cru ! Si un dévoyé vous apporte une nouvelle (nabâ'), alors vérifiez-la (fa-tabayyanû) que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait. » al-Hujurat, 6

Or, qu'est-ce que « vérifier » ? Est-ce pointer du doigt la moralité de son prochain et juger du statut de rapporteurs se trouvant à des siècles de nous et dont nous ignorons le contexte, en nous basant sur des jugements posés a posteriori par des juristes-théologiens non-contemporains des Imâms ? Ou bien est-ce mesurer cette nouvelle (naba') au cœur et à l'intelligence ? Au cœur pour en estimer la justice et la bonté, à l'intelligence pour en estimer la véracité.


L'Imâm Alî fils d'Abî Tâlib – que leur paix soit sur nous  – n'a-t-il pas dit « Le Réel ne peut pas être connu à travers les hommes (inna l-Haq la-yu'rafa bi l-rijâl) ; connais le Réel, tu reconnaîtras ses adeptes (a'rifi l-Haq ta'arafu ahlahu» (al-Tabarsî, Majmâ' al-Bayân, vol. I, p. 211) ?

De plus, si nous dénoncions plus haut la malencontreuse myopie de la critique historique moderne « orientaliste », il faut bien lui reconnaître au moins un mérite. Celui d'avoir produit un grand nombre de savants ayant analysé, décortiqué, poussé jusqu'à leurs conséquences extrêmes les postulats de la méthode traditionnelle du rijâl.

Ce qui leur sauta aux yeux, ce sont bien entendu les limites et les contradictions, au point de vue épistémologique, et au point de vue de l'état actuel de nos connaissances, de cette dernière. Pour ne citer que quelques uns des plus connus : pensons au Hongrois Ignác Goldziher, aux Allemands Theodor Nöldeke, Joseph Schacht, au Néerlandais Christiaan Snouck Hurgronje.

Tous ont écrit au début du siècle dernier, et leurs thèses continuent à occuper une position d'éminence pour la plupart des chercheurs sur l'Islâm et ses sources à notre époque. Loin de nous l'intention de dénigrer ces savants et leur effort, et loin de nous l'intention d'absolutiser leur parole. Force est toutefois de constater qu'aujourd'hui les orthodoxies sunnites comme shi'îtes se trouvent face à un défi intellectuel majeur qu'il leur est, selon notre humble opinion, impossible d'affronter sans une profonde remise en question de leur approche des textes.


Dieu, Exalté dans ce qu'Il dit, dit encore :

 عَمَّ يَتَسَآءَلُونَ عَنِ ٱلنَّبَإِ ٱلْعَظِيمِ ٱلَّذِى هُمْ فِيهِ مُخْتَلِفُونَ كَلَّا سَيَعْلَمُونَ ثُمَّ كَلَّا سَيَعْلَمُونَ
 « Sur quoi s'interrogent-ils mutuellement ? – sur la Grande Nouvelle (al-nabâ' al-'azhîm), Celle sur laquelle ils divergent ! Eh bien, ils sauront ! Encore une fois, eh bien, ils sauront ! » al-Nabâ', 1-4

Les opposants au Prophète – que la paix et les prières de Dieu soient sur lui – contestaient et divergeaient sur la « Grande Nouvelle » qu'il leur apportait, si bien qu'ils se mirent à le diffamer par toutes sortes de calomnies et d'injures. Ainsi ils le traitèrent de menteur, de sorcier, de possédé, et cela fut tellement intense que l'on en retrouve une trace jusque dans le Coran (cf : 34/46, 44/14, 51/39, 51/52, 52/29, 68/2, 16/103 etc.). N'est-ce pas sur ces mêmes critères que sont rejetés certains des compagnons des Imâms, que leur paix soit sur nous ? 

Quant à cette fameuse « Grande Nouvelle », elle se réfère selon les sources exégétiques classiques et post-classiques du shi'îsme au Commandeur des Croyants Ali – que sa grâce et sa paix soient sur nous – (Tafsîr al-Qummî, 2/401, al-Kâfî, I/18/3, Mashâriq Anwâr al-Yaqîn pp. 151, Manâqib Ale Abî Tâlib, 79/3, 80/3, Tâwîl al-Âyât, II/2/3/758,), ou encore à sa Walâyah (al-Kâfî, I/108/34).


Quoi qu'il en soit, quand bien même certains de ces textes, ne remonteraient pas aux Imâms historiques – que la paix soit sur eux –, cela ne nierait pas l'intérêt historique de ce livre. Le fait qu'il ait survécu et ait été accepté dans la communauté shi'îte suivant immédiatement l'occultation jusqu'à nos jours témoigne sans nul doute d'une survivance de cette mémoire spirituelle shi'îte si riche, remontant de toute évidence à la source des Ahl al-Bayt, que la paix soit sur eux.

وَلِلَّهِ ٱلْمَشْرِقُ وَٱلْمَغْرِبُ ۚ فَأَيْنَمَا تُوَلُّوا۟ فَثَمَّ وَجْهُ ٱللَّهِ ۚ إِنَّ ٱللَّهَ وَٰسِعٌ عَلِيمٌ
« Et sont à Dieu le Levant et le Couchant ! Où que vous vous tourniez, la Face de Dieu est là, certes Dieu est l'Audient, le Très-Savant... » al-Baqarâh, 115


La tradition des innombrables commentaires ésotériques, philosophiques, et théosophiques tels que ceux de Qazi Sa'id Qumî (m. 1692), de Sayyid Ni'matullâh al-Jaza'irî (m. 1701), Sayyid Mohammad Khalil fils de Ruknu l-Dîn al-Husaynî al-Kashanî, l'un des étudiants de Mulla Muhsin Fayd Kashanî (m. 1680), a toujours maintenu, en terre shi'îte, cet héritage spirituel bien vivant dont ces textes sont l'un des plus précieux trésors.

Ayons la lucidité de chercher Dieu par Dieu, en méditant sur Son ordre, et en le connaissant par Lui-même, et par ce par quoi Il s'est révélé ; non à travers des chimères de rationalisation d'un patrimoine de toute évidence complexe, mais dont le mérite est indéniable. C'est pour ce motif que nous souhaitons partager et informer sur ce sujet trop peu connu. Ces considérations passées, et avant de passer à la traduction à proprement parler, disons quelques mots de notre présent chapitre.


« Dieu n'est connu que par Lui-même » :

Ce chapitre est le 41ème du Kitâb al-Tawhîd, et est intitulé « Il, l'Exalté Majestueux, n'est pas Connu sauf par Lui-même » (Bâb innahu 'azza wa jâlla lâ ya'ref illâ bihi). Il regroupe dix narrations abordant la question de la connaissance de Dieu et les conditions de possibilité de celle-ci. La solution apportée par les Imâms – sur eux la paix –  est claire : Dieu est connu par Dieu seul.

Comme à notre habitude, nous maintenons certaines expressions en phonétique en plus de notre traduction afin de permettre au lecteur de se repérer. Bien que ces traditions soient déjà suffisamment explicites et claires par elles-mêmes, nous en produirons dans les prochains articles un commentaire détaillé afin de donner autant que possible les indications nécessaires pour faciliter la compréhension. Nous avons également ajouté entre crochet un titre pour chacun des ahadîth. Bonne lecture.

Les Quatre-vingt dix-neuf Noms de Dieu


  • Premier hadîth : [Ce n'est pas Dieu qui est connu par ce qu'Il a créé, mais les serviteurs qui sont connus à travers Dieu]

(1) [Alî fils d'Ahmad fils de Mohammad fils d'Imrân al-Daqqaq, que Dieu lui fasse Miséricorde – Mohammad fils de Ya'qûb al-Kulaynî Mohammad fils d'Isma'îl, d'al-Fadhl fils de Shâdhân Safwân fils de Yahyâ – de Mansûr fils de Hâzim, qui a dit :] 

« J'ai raconté à Abî Abdallâh [al-Sâdiq] – sur lui la paix – que j'avais eu un échange avec un groupe de parmi les gens, et je leur ai dit « En vérité, Dieu est trop Exalté et trop Noble pour être connu de ce qu'Il a créé, mais ce sont les serviteurs qui sont connus à travers Dieu. ».  Alors il me répondit « Que Dieu te fasse Miséricorde ! ». »

 

  • Deuxième hadith : [Dieu est connu par ce par quoi Il s'est fait connaître]

(2) Mohammad fils d'al-Hasân fils d'Ahmad fils d'al-Walîd, Dieu lui fasse miséricorde – Mohammad fils d'al-Hasân al-Saffâr Ahmad fils de Mohammad fils de Khâlid d'un certain nombre de nos compagnons d'Alî fils de 'Uqbah fils de Qays fils de Sam'ân fils d'Abû Rabihâ, l'affranchi de l'Apôtre de Dieu – que la paix et les prières de Dieu soient sur lui et les siens qui rapporte :]

« [J'ai demandé] au Commandeur des Croyants – sur Lui la paix –  « Par quoi connais-tu ton Seigneur ? ». Il répondit « Par ce par quoi Il s'est fait connaître.  »  On lui demanda alors « Et comment s'est-Il fait connaître ? »

Il  sur Lui la paix – répondit : « Nulle forme ne s'assimile à Lui, Il n'est point senti par les sens, ni comparé aux gens ! Proche dans Son éloignement, Lointain dans Sa proximité ! Il est au-delà de toute chose ! Ne dites point : « Quelque chose est au-delà de Lui », parce qu'Il est au devant (Imâm) de toute chose. Ne dites point qu'Il a quelque chose au devant (Imâm) de Lui alors qu'Il est (litt. Il entre) dans les choses, sans être contenu par elles ! Il est absent (litt. Il sort) des choses, sans être absent nul part ! Gloire à Lui ! Rien n'est Tel que Lui ! L'Instaurateur de toutes les choses ! ». »

Pour accéder à notre commentaire de ces deux ahadîth, cliquer ici.


  • Troisième hadith : [Connaître Dieu par Dieu, le Messager par le Message, et les Imâms par leur droiture]

(3) Mon père, que Dieu lui fasse Miséricorde – Sa'd fils d'Abdallâh Ahmad fils de Mohammad fils d'Isâ Mohammad fils d'Abî 'Umayr Mohammad fils de Hamrân d'al-Fadhl fils d'al-Sakin, qui rapporte d'Abî Abdallah [al-Sâdiq] – sur lui la paix – qui dit :

Le commandeur des Croyants – sur Lui la paix – a dit « Connaissez Dieu par Dieu, le Messager par le Message, les Détenteurs de l'Ordre ('Ûlul-âmr) par le convenable, par la justice et par l'excellence (ihsân). ». »

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  • Quatrième hadith : [la question du Patriarche chrétien à l'Imâm Alî – que Sa paix soit sur nous – « As-tu connu Dieu par Mohammad ou bien Mohammad par Dieu, l'Exalté Majestueux ? »]

(4) Abû al-Husayn Mohammad fils d'Ibrahîm fils d'Ishâq al-Fârisî nous a rapporté qu'Ahmad fils d'Ahmad fils de Mohammad Abû Sa'îd al-Nisawî nous a rapporté qu'Abû Nasr Ahmad fils de Mohammad fils d'Abdallâh al-Sughdî a dit que Mohammad fils de Ya'qûb fils d'al-Hakam al-'Askarî et son frère Mu'ah fils de Ya'qûb nous ont dit que Mohammad fils de Sinân al-Hanzalî a dit qu'Abdallâh fils de 'Asim nous a dit qu'Abd al-Rahmân fils de Qays nous a rapporté, et lui d'Abî Hâshim al-Rummanî, sous l'autorité de Zadhan qui dit :

« Salmân le Perse – sur lui la paix – rapporte dans un hadîth long mentionnant la venue du Patriarche à Médine avec cent chrétiens, posant des questions à Abû Bakr auxquelles il ne pouvait pas répondre, jusqu'à ce qu'il leur indique d'aller auprès Commandeur des Croyants Alî fils d'Abî Tâlib  sur Lui la paix.

Il interrogea alors Alî au sujet d'un certain nombre de ses interrogations, et ce dernier répondit à toutes ces objections. Parmi les questions que le Patriarche lui posa, il y avait « Informe-moi, as-tu connu Dieu par Mohammad ou bien Mohammad par Dieu, l'Exalté Majestueux ? ». Alî fils d'Abî Tâlib  – sur Lui la paix – répondit :

« Je n'ai pas connu Dieu par Mohammad  que la paix et les prières de Dieu soient sur lui et les siens , mais j'ai connu Mohammad par Dieu, l'Exalté Majestueux lorsqu'Il le Créa et fit pour lui ses limites de son étendue, ainsi j'ai reconnu, et j'ai su qu'Il était le Planificateur de ce qui est produit par le raisonnement et l'inspiration, de la même manière qu'Il inspira à Ses Anges de Lui obéir et de le Connaître en Lui-même sans assimilation (bi-lâ shabih) ni modalité (bi-lâ kayf)».

[Le compilateur du livre (i.e. shaykh al-Sadûq) ajoute : Cette tradition est longue, nous reproduisons ici le passage nécessaire. Je l'ai transmise au complet à la fin du livre al-Nubuwwah.] »

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  • Cinquième hadîth : [Akhbâr de Mohammad fils de Ya'qûb (al-Kulaynî, l'auteur d'al-Kâfi, m. 328/941 – que Dieu illumine sa tombe – expliquant la parole de l'Imâm Alî « Connaissez Dieu par Dieu »]

(5) Alî fils d'Ahmad fils de Mohammad fils de 'Imrân al-Daqqâq – que Dieu lui fasse Miséricorde –nous a rapporté :

« J'ai entendu Mohammad fils de Ya'qûb [al-Kulaynî] dire : La signification de Sa parole « Connaissez Dieu par Dieu » est que Dieu créa les Personnes (al-Âshkhâs), les Couleurs (al-Alwân), et les Substances (al-Jawâhir) ; De sorte à ce que les Essences (al-A'yân) soient les enveloppes (âbdân) et que les Substances (al-Jawâhir) soient les Esprits (al-arwâh). 

Et Il est Dieu, l'Exalté, Il ne s'assimile point à un corps (jismân) ni à un Esprit. Nul ne peut intervenir [à Sa place], ni dans les causes, ni dans les conséquences, en ce qui concerne la création de l'Esprit sensible (al-Rûh al-Hasâs). Il est le Très-Seul dans la Création des Esprits (al-Ârwâh) et des Corps (al-Âjsâm). 

Alors quiconque nie les deux assimilations (al-shabihayn) que sont l'assimilation aux Enveloppes (shabh al-âbdân) et l'assimilation aux Esprits (shabh al-Ârwâh), alors il connaît Dieu par Dieu. Quant à celui qui l'assimile à l'Esprit ou à l'Enveloppe, où à la Lumière, alors il ne connaît point Dieu par Dieu. ». »

 

  • Sixième hadîth : [sur la question d'un homme au Commandeur des Croyants – que Sa grâce et Sa paix soient sur nous sur la façon dont Il connaît Son Seigneur, et sur les raisons de son remerciement à Son égard et de son désir de Sa rencontre]

(6) Ahmad fils de Ziyâd fils de Ja'far al-Hamdânî – que Dieu lui fasse Miséricorde – nous a rapporté : Alî fils d'Ibrahîm fils de Hishâm nous a rapporté de Hâshim, de son père, de Mohammad fils de Sinân, de Ziyâd fils de Mundhar, d'Abî Ja'far Mohammad fils d'Alî al-Bâqir, de son père qui tient de son grand-père – que la paix soit sur eux tous –  qu'il a dit –  que la paix soit sur lui :

« Un homme se tint devant le Commandeur des Croyants – que la paix soit sur Lui – et demanda : « Ô Commandeur des Croyants ! Par quoi connais-tu ton Seigneur ? » Il répondit « Par l'anéantissement de ma détermination et la caducité de mon ambition ! Toute les fois que j'ai eu une ambition, quelque chose vint l'obstruer ! Et quand je prenais une décision, le Décret Divin s'opposait à ma décision ! Ainsi, j'ai su qu'Il était le Planificateur en dehors de moi ! »

Il demanda « Alors comment l'as-tu remercié ? » Il – que la paix soit sur lui – répondit alors « J'ai témoigné d'une tribulation dont Il me débarrassa et dont il affligea quelqu'un d'autre ! Ainsi, j'ai compris qu'Il m'avait béni, et je l'en ai remercié ! »

L'homme demanda « Pourquoi désires-tu Le rencontrer ? » Il – que la paix soit sur lui – répondit « Lorsque j'ai su qu'il avait choisi pour moi la religion de Ses Anges, Messagers et Prophètes, j'ai su qu'Il m'avait honoré avec cela, et qu'Il ne m'avait pas oublié. Voilà pourquoi je désire Le rencontrer ! ». »

 

  • Septième hadîth : [la raison de l'absence de réponse aux invocations est la déficience dans la Connaissance de Dieu (Ma'rifat u-Llâh)]

(7) Ahmad fils de Mohammad fils d'Abd al-Rahmân al-Marwazî al-Muqrî nous a rapporté d'Abû 'Amr Mohammad fils de Ja'far al-Muqrî qui a dit : Mohammad fils d'al-Hasân al-Musilî nous a rapporté à Baghdâd que Mohammad fils de 'Asim al-Tarîfî a dit : 'Ayyash fils de Yazid fils d'al-Hasân fils de Alî al-Kahhal, l'affranchi de Zayd fils d'Alî – que Dieu l'agrée – qui a dit : mon père m'a rapporté que Mûsâ fils de Ja'far – sur lui la paix – qui rapporte :

« Un groupe de gens vint dire à al-Sâdiq – que la paix soit sur lui – : « Nous invoquons mais nous ne recevons pas de réponses à nos invocations »

Il – que la paix soit sur lui – répondit : « C'est que vous invoquez ce que vous ne connaissez pas. »»


  • Huitième hadîth : [un deuxième hadîth au sujet de l'anéantissement de l'ambition égoïste comme voie de connaissance de Dieu, comme dans le sixième, cette fois-ci dans la bouche de l'Imâm al-Sâdiq – que Sa paix soit sur nous]

(8) Al-Husayn fils d'Ahmad fils d'Idris – que Dieu l'Agrée  nous a rapporté de mon père qui a dit : Ibrahîm fils de Hâshim nous a rapporté de Mohammad fils d'Abî 'Umayr, de Hishâm fils de Sâlim, qui a dit :

Abû Abdallâh [al-Sâdiq] a été interrogé, et il lui fut dit « Par quoi connais-tu Ton Seigneur ? »

Il répondit « Par l'anéantissement de ma détermination et la caducité de mon ambition ! Chaque fois que j'ai décidé quelque chose ma décision fut anéantie, et chaque fois que j'ai eu une ambition, elle fut rendue caduque ! ». »

 

  • Neuvième hadîth : [Mu'min al-Tâq et Hishâm fils d'al-Hakam sont interrogés par Hishâm fils de Sâlim au sujet du moyen par lequel connaître Dieu, Exalté soit-Il]

(9) Al-Husayn fils d'Ibrahîm fils d'Ahmad fils de Hishâm al-Mu'addab  que Dieu l'Agrée  a dit que Mohammad fils d'Abû Abdallâh al-Kufî a dit que Mohammad fils d'Isma'îl al-Barmaki nous a rapporté de Mohammad fils d'Abd al-Rahmân al-Khazzaz al-Kufî qui dit que Sulaymn fils de Ja'far a dit, d'Alî fils d'al-Hakam, de Hishâm fils de Salim qui a dit : 

« J'étais en présence de Mohammad fils d'al-Mu'man al-Ahwal [Mu'min al-Tâq, un célèbre théologien shi'îte du deuxième siècle de l'hégire et compagnon d'al-Sâdiq], lorsqu'un homme se tint devant lui, lui demandant « Par quoi connais-tu ton Seigneur ? » Il répondit : « Par Sa Fortune (tawfiquhu), Sa Direction (irshâduhu) et Sa Guidée (hidayâtuhu). »

Il raconte [ensuite] : J'ai quitté sa présence et suis allé rencontrer Hishâm fils d'al-Hakam, alors je lui ai demandé « Que devrais-je répondre à quelqu'un qui me demande par quoi je connais mon Seigneur ? »

Il dit «  Si quelqu'un me demandait par quoi je connais mon Seigneur, je répondrais que je connais Dieu, Exaltée soit Son Exaltation, par moi-même (bi-nafsî) puisqu'il s'agit encore de la chose la plus proche de moi.

En vérité, je suis constitué de membres assemblés, formé de parties qui furent elles-mêmes composées, de telle sorte qu'il m'apparaisse clairement que j'ai été moi-même conçu, et que devienne évident le dessein [de Dieu] par cela. J'ai grandi en stature après avoir avoir été petit, puis je m'amoindris après avoir grandi. 

Mon corps dispose de différents sens : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher ; De même qu'il dispose de différents membres. Je fus créé faible, déficient et humilié. Aucun de ces sens ne peut percevoir la fonction d'un autre, et ils n'ont pas non-plus de puissance les uns sur les autres.

La sagesse dicte qu'il est impossible pour quelque chose d'être réuni, sans que quelque chose ne les Unifie, et qu'il est impossible pour une forme d'exister sans qu'elle n'ait un Formateur. De cette manière, j'ai compris que ma création rendait nécessaire l'existence d'un Créateur, et que ma forme rendait nécessaire l'existence d'un Formateur, différent par nature de tout ce qu'Il a doté d'une dimension. Puis il récita « [Et les preuves se trouvent également] en vous-mêmes, ne regardez-vous donc pas ?  » (51/21)»


  • Dixième hadîth : [L'athée Abû Shakir al-Daysanî vient interroger Abâ Abdallâh – sur lui la paix – au sujet de sa preuve de l'existence d'un Créateur]

Alî fils d'Ahmad fils de Mohammad fils d'Imrân al-Daqqaq – que Dieu l'Agrée – a dit : Mohammad fils de Ja'far Abû l-Husayn al-Asadî nous a rapporté : al-Husayn fils d'al-Ma'mun al-Qarashî a dit : en rapportant d'Umar fils d'Abd al-'Aziz, sous l'autorité d'Hishâm fils d'al-Hakam qui rapporte :

« Abû Shakir al-Daysanî m'a dit : « Certes j'ai une question à poser à ton compagnon, une question telle que je l'ai posée à tous les savants ('ulamâ) sans qu'ils ne puissent m'apporter de réponse satisfaisante. » Je répondis alors : « Ne veux-tu pas plutôt me poser la question ? Peut-être ai-je une réponse qui pourrait te satisfaire.» [Mais] il répondit : « En vérité, j'aimerais avoir l'avis d'Abâ Abdallâh sur lui la paix. »

Alors j'obtins la permission pour lui et nous entrâmes en sa présence, et il lui demanda « Permets-tu que je te pose une question ? »  L'Imâm sur lui la paix répondit « Questionne-moi sur ce qui t'amène ici. » Il demanda « Par quelle preuve [démontres-tu] que tu as un Artisan (sân'ân) ? »

« Je me suis trouvé sans issue face à deux possibilités : ou bien me suis-je moi-même créé, ou bien quelqu'un d'autre fut mon Artisan !

Si je me suis créé moi-même, alors je me trouve à nouveau sans issue devant deux implications possibles : ou bien je me suis créé moi-même alors que j'étais déjà existant, ou bien je me suis créé alors que j'étais inexistant !

Ainsi, si je me suis créé alors que j'existais déjà, alors j'aurais pu me passer de me créer ; et si je me suis créé alors que j'étais inexistant, alors nous savons que le néant ne peut rien faire émerger par lui-même ! Ainsi, il est nécessaire d'établir une tierce solution, mon Artisan : c'est Dieu, l'Exalté ! » – Alors [al-Daysanî] s'est levé, sans nier la réponse que lui avait donnée Abâ Abdallâh.


Références :


Originaux en Arabe :
  • (1) Première tradition :

حدثنا علي بن أحمد بن محمد بن عمران الدقاق رحمه الله، قال: حدثنا محمد بن يعقوب الكليني، قال: حدثنا محمد بن إسماعيل، عن الفضل بن شاذان، عن صفوان بن يحيى، عن منصور بن حازم، قال: قلت لأبي عبد الله عليه السلام: إني ناظرت قومك فقلت لهم، إن الله أجل وأكرم من أن يعرف بخلقه، بل العباد يعرفون بالله فقال: رحمك الله.

  • (2) Deuxième tradition :

حدثنا محمد بن الحسن بن أحمد بن الوليد رحمه الله، قال: حدثنا محمد بن الحسن الصفار، عن أحمد بن محمد بن خالد، عن بعض أصحابنا، عن علي بن عقبة بن قيس ابن سمعان بن أبي ربيحة مولى رسول الله صلى الله عليه وآله رفعه، قال: سئل أمير المؤمنين عليه السلام بم عرفت ربك؟ فقال: بما عرفني نفسه، قيل: وكيف عرفك نفسه؟ فقال: لا تشبهه صورة، ولا يحس بالحواس، ولا يقاس بالناس، قريب في بعده، بعيد في قربه، فوق كل شئ ولا يقال: شئ فوقه، أمام كل شئ ولا يقال: له أمام، داخل في الأشياء لا كشئ في شئ داخل، وخارج من الأشياء لا كشئ من شئ خارج، سبحان من هو هكذا ولا هكذا غيره، ولكل شئ ومبتدء.

  • (3) Troisième tradition :

حدثني أبي رحمه الله، قال: حدثنا سعد بن عبد الله، عن أحمد بن محمد بن عيسى، عن محمد بن أبي عمير، عن محمد بن حمران عن الفضل بن السكن، عن أبي - عبد الله عليه السلام قال: قال أمير المؤمنين عليه السلام: اعرفوا الله بالله والرسول بالرسالة وأولي الأمر بالمعروف والعدل والاحسان

  • (4) Quatrième tradition :

حدثنا أبو الحسين محمد بن إبراهيم بن إسحاق الفارسي، قال: حدثنا أحمد بن محمد أبو سعيد النسوي، قال: حدثنا أبو نصر أحمد بن محمد بن عبد الله الصغدي بمرو قال: حدثنا محمد بن يعقوب بن الحكم العسكري وأخوه معاذ بن يعقوب قالا: حدثنا محمد بن سنان الحنظلي، قال: حدثنا عبد الله بن عاصم، قال: حدثنا عبد الرحمن بن قيس، عن أبي هاشم الرماني، عن زاذان، عن سلمان الفارسي في حديث طويل يذكر فيه قدوم الجاثليق المدينة مع مائة من النصارى وما سأل عنه أبا بكر فلم يجبه ثم أرشد إلى أمير المؤمنين علي بن أبي طالب عليه السلام فسأله عن مسائل فأجابه عنها، وكان فيما سأله أن قال له: أخبرني عرفت الله بمحمد أم عرفت محمدا بالله عز وجل؟ فقال علي بن أبي طالب عليه السلام: ما عرفت الله بمحمد صلى الله عليه وآله، و لكن عرفت محمدا بالله عز وجل حين خلقه وأحدث فيه الحدود من طول، وعرض، فعرفت أنه مدبر مصنوع باستدلال وإلهام منه وإرادة كما ألهم الملائكة طاعته و عرفهم نفسه بلا شبه ولا كيف . والحديث طويل أخذنا منه موضع الحاجة، وقد أخرجته بتمامه في آخر أجزاء كتاب النبوة.

  • (5) Cinquième tradition :

حدثنا علي بن أحمد بن محمد بن عمران الدقاق رحمه الله، قال: سمعت محمد بن يعقوب يقول: معنى قوله (اعرفوا الله بالله) يعني: أن الله عز وجل خلق الأشخاص والألوان والجواهر، فالأعيان الأبدان، والجواهر الأرواح، وهو عز وجل لا يشبه جسما ولا روحا، وليس لأحد في خلق الروح الحساس الدراك أثر ولا سبب، هو المتفرد بخلق الأرواح والأجسام، فمن نفي عنه الشبهين: شبه الأبدان وشبه الأرواح فقد عرف الله بالله، ومن شبهه بالروح أو البدن أو النور فلم يعرف الله بالله.

  • (6) Sixième tradition :

 حدثنا أحمد بن زياد بن جعفر الهمداني رحمه الله، قال: حدثنا علي بن إبراهيم بن هاشم، عن أبيه، عن محمد بن سنان، عن زياد بن المنذر، عن أبي جعفر محمد بن علي الباقر، عن أبيه، عن جده عليهم السلام أنه قال: إن رجلا قام إلى أمير المؤمنين عليه السلام فقال: يا أمير المؤمنين بماذا عرفت ربك؟ قال: بفسخ العزم و نقض الهم، لما هممت فحيل بيني وبين همي، وعزمت فخالف القضاء عزمي علمت أن المدبر غيري، قال: فبماذا شكرت نعماءه؟ قال: نظرت إلى بلاء قد صرفه عني وأبلى به غيري فعلمت أنه قد أنعم علي فشكرته، قال: فلما ذا أحببت لقاءه، قال: لما رأيته قد أختار لي دين ملائكته ورسله وأنبيائه علمت أن الذي أكرمني بهذا ليس ينساني فأحببت لقاءه.

  • (7) Septième tradition :

حدثنا أحمد بن محمد بن عبد الرحمن المروزي المقري، قال: حدثنا أبو عمرو محمد بن جعفر المقري، قال: حدثنا محمد بن الحسن الموصلي ببغداد قال: حدثنا محمد بن عاصم الطريفي، قال: حدثنا عياش بن يزيد بن الحسن بن علي الكحال مولى زيد بن علي قال: حدثني أبي، قال: حدثني موسى بن جعفر عليهما السلام، قال: قال قوم للصادق عليه السلام: ندعو فلا يستجاب لنا، قال: لأنكم تدعون من لا تعرفونه.

  • (8) Huitième tradition :

 حدثنا الحسين بن أحمد بن إدريس رحمه الله، قال: حدثنا أبي قال: حدثنا إبراهيم بن هاشم، عن محمد بن أبي عمير، عن هشام بن سالم، قال: سئل أبو عبد الله عليه السلام فقيل له: بما عرفت ربك؟ قال: بفسخ العزم ونقض الهم عزمت ففسخ عزمي، وهممت فنقض همي.

  • (9) Neuvième tradition :

 حدثنا الحسين بن إبراهيم بن أحمد بن هشام المؤدب رضي الله عنه، قال: حدثنا محمد بن أبي عبد الله الكوفي، قال: حدثنا محمد بن إسماعيل البرمكي قال: حدثنا محمد بن عبد الرحمن الخزاز الكوفي، قال: حدثنا سليمان بن جعفر قال: حدثنا علي بن الحكم، قال: حدثنا هشام بن سالم، قال: حضرت محمد بن النعمان الأحول فقام إليه رجل فقال له: بم عرفت ربك؟ قال بتوفيقه وإرشاده وتعريفه وهدايته، قال: فخرجت من عنده، فلقيت هشام بن الحكم فقلت له: ما أقول لمن يسألني فيقول لي بم عرفت ربك؟ فقال: إن سأل سائل فقال: بم عرفت ربك؟ قلت: عرفت الله جل جلاله بنفسي (١) لأنها أقرب الأشياء إلي، وذلك أني أجدها أبعاضا مجتمعة وأجزاء مؤتلفة، ظاهرة التركيب، متبينة الصنعة، مبينة على ضروب من التخطيط والتصوير، زائدة من بعد نقصان، وناقصة من بعد زيادة، قد أنشأ لها حواس مختلفة، وجوارح متباينة - من بصر وسمع وشام وذائق ولا مس - مجبولة على الضعف والنقص والمهانة، لا تدرك واحدة منها مدرك صاحبتها ولا تقوى على ذلك، عاجزة عند اجتلاب المنافع إليها، ودفع المضار عنها، و استحال في العقول وجود تأليف لا مؤلف له، وثبات صورة لا مصور لها، فعلمت أن لها خالقا خلقها، ومصورا صورها، مخالفا لها على جميع جهاتها (٢) قال الله عز وجل ﴿وفي أنفسكم أفلا تبصرون﴾ .

  • (10) Dixième tradition :

حدثنا علي بن أحمد بن محمد بن عمران الدقاق رحمه الله، قال: حدثنا محمد بن جعفر أبو الحسين الأسدي، قال: حدثنا الحسين بن المأمون القرشي عن عمر بن عبد العزيز، عن هشام بن الحكم، قال: قال لي أبو شاكر الديصاني: إن لي مسألة تستأذن لي على صاحبك، فإني قد سألت عنها جماعة من العلماء فما أجابوني بجواب مشبع، فقلت: هل لك أن تخبرني بها فلعل عندي جوابا ترتضيه فقال: إني أحب أن ألقى بها أبا عبد الله عليه السلام، فاستأذنت له فدخل فقال له: أتأذن لي في السؤال؟ فقال له: سل عما بدا لك، فقال له: ما الدليل على أن لك صانعا؟ فقال: وجدت نفسي لا تخلو من إحدى جهتين: إما أن أكون صنعتها أنا أو صنعها غيري، فإن كنت صنعتها أنا فلا أخلو من أحد معنيين: إما أن أكون صنعتها و كانت موجودة، أو صنعتها وكانت معدومة، فإن كنت صنعتها وكانت موجودة فقد استغنت بوجودها عن صنعتها، وإن كانت معدومة فإنك تعلم أن المعدوم لا يحدث شيئا فقد ثبت المعنى الثالث أن لي صانعا وهو الله رب العالمين فقام وما أحار جوابا

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ô Allah prie sur Mohammad et la famille de Mohammad, et hâte leur soulagement !
Qui en dehors d'eux a un jour parlé de Toi de cette manière ? Et Tu es le Plus-Savant !



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